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  • Post published:12 décembre 2021

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1 – LETTRE A CESAR : INTRODUCTION

 

SUITE DE LA LETTRE

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Ce texte en prose, en tête de l’œuvre de NOSTRADAMUS, sert d’introduction aux Centuries prophétiques écrites en vers, avec une première édition datée du 4 mai 1555 contenant 353 quatrains.

Le titre lui-même est assez particulier pour s’interroger sur sa signification.

Cette lettre adressée Ad Caesarem Nostradamum filium “, ce sublime prénom César qui renvoie à l’illustre général vainqueur des Gaules à l’origine des titres des empereurs romains et des tzars de Russie.

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LETTRE A CESAR Nostradamus MICHEL-HENRI

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Dès le début NOSTRADAMUS stimule notre curiosité et notre sagacité. Il dit nettement ce qu’en même temps il cache.

Il met en clair à nos yeux et de manière évidente ce qu’il camoufle à notre intelligence.

Ce prénom nous relie à son fils, César NOSTRADAMUS, mais aussi au titre d’empereur romain avec en filigrane celui du Saint-Empire Romain Germanique, de l’empereur Charlemagne ou dans un sens plus large de l’Europe contemporaine, et encore à la relation avec la Russie en phase terminale de la vision prophétique, de l’empire du nord, celui qu’Ezéchiel évoque dans son chapitre sur Gog et Magog.

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Que d’évocations dans ce simple titre qui ouvre d’ores et déjà sur le deuxième texte en prose, la lettre à Henri, insérée à la fin de la VIIème Centurie, d’apparence incomplète avec ses 42 à 49 quatrains, selon les éditions, chaque Centurie contenant, normalement, cent quatrains.

Cette VIIème Centurie est à l’image de la première édition avec ses 353 quatrains et la quatrième Centurie, alors incomplète ou tronquée, est néanmoins éditée.

Là aussi, comme dans son titre, NOSTRADAMUS, dès le début de l’édition, nous invite à une réflexion plus profonde.

Dans ce texte, l’astrophile de Salon nous délivre surtout ses secrets qui lui ont permis d’accéder à ce stade si élevé de la vision de l’avenir s’étalant sur plus de cinq siècles de notre histoire humaine centrée sur la France.

Il insiste particulièrement et fréquemment sur l’origine divine de ses visions comme si ses prophéties servaient, finalement, à démontrer l’existence de DIEU pour donner, sans cesse, au-delà de nos erreurs, des injustices et des guerres, un espoir infini pour l’homme.

Mais précisément dans cette lettre on approche surtout l’homme, NOSTRADAMUS se livre et se révèle et il insiste surtout sur le courage dont il a fait preuve pour nous faire parvenir son message, tous les efforts et les risques encourus pour être le Maître afin d’atteindre tous les chercheurs sur le chemin de la vérité et en particulier César NOSTRADAMUS qui sera le seul digne d’être son fils spirituel.

Quelle récompense et satisfaction pour le prophète de voir enfin son message aboutir après les cinq siècles de visions ténébreuses.

Nous allons aborder l’étude de cette lettre à César en quatre parties :

-tout d’abord le texte original de la lettre,

-puis la traduction seule,

Le texte accompagné de la traduction et de commentaires, et pour finir, quelques remarques supplémentaires avec des commentaires seront donnés le 23 janvier.

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2 – LA LETTRE A CESAR

 

P R E F A C E

de

M. MICHEL NOSTRADAMUS

à ses prophéties.

Ad Caesarem Nostradamum filium

Vie et félicité

Ton tard advenement, Cesar NOSTREDAME mon fils, m’a faict mettre mon long temps par continuelles vigilations nocturnes reserer par escipt toy delaisser memoire, apres la corporelle extinction de ton progeniteur, au commun profit des humains, de ce que la divine essence par Astronomiques revolutions m’ont donné cognoissance.

Et depuis qu’il a pleu au Dieu immortel que tu ne sois venu en naturelle lumiere dans cette terreine plaige, et ne veux dire tes ans qui ne sont encores accompaignez, mais tes mois Martiaux incapables à recevoir dans ton debile entendement ce que ie seray contraint apres mes iours desiner: veu qu’il n’est possible te laisser par escrit, ce que seroit par l’iniure du temps oblitéré: car la parole hereditaire de l’occulte prediction sera dans mon estomach intercluse: considerant aussi les adventures definiment estre incertaines; et que le tout est regy et gouverné par la puissance de Dieu inestimable, nous inspirant non par bacchante fureur ne par limphatique mouvement, mais par astronomiques assertions. Soli numine divino afflari praesagiunt et spiritu prophetico particularia.

Combien que de long temps par plusieurs fois i’aye predict long temps auparavant ce que depuis est advenu, et en particulieres regions attribuant le tout estre faict par la vertu et inspiration divine, et autres felices et sinistres adventures de acceleree promptitude prononcees que depuis sont advenues par les climats du monde: ayant voulu taire et delaisser pour cause de l’iniure, et non tant seulement du temps present, mais aussi de la plus grande part du futur, de mettre par escrit, pource que les regnes, sectes, et regions feront changes si opposites; voire au respect du present diametralement, que si ie venois à reserer ce qu’à l’advenir sera ceux du regne, secte, religion, et foy, trouveroient si mal accordant à leur fantasie auriculaire, qu’ils viendroyent à damner ce que par les siecles advenir on cognoistra estre veu et apperceu.

Considerant aussi la sentence du vray Sauveur.

Nolite sanctum dare canibus, nec mittatis margaritas ante porcos, ne conculcent pedibus et conversi dirumpant vos.

Qui a esté la cause de faire retirer ma langue au populaire, et la plume au papier, puis me suis voulu estendre declarant pour le commun advenement, par obstruses et perplexes sentences des causes futures, mesmes les plus urgentes, et celles que j’ay apperçeu, quelque humaine mutation qu’advienne ne scandaliser l’auriculaire fragilité, et le tout escrit sougz figure nubileuse, plus que du tout prophetique, comgien que, Abscondisti haec à sapientibus, et prudentibus, id est, potentibus et regibus, et enucleasti ea exiguis et tenuibuis: et aux Prophetes par le moyen de Dieu immortel, et des bons Anges ont receu l’esprit de vaticination, par lequel ils voyent les choses loingtaines, et viennent à prevoir les futurs advenemens: car rien ne se peut parachever sans luy, ausquel si grande est la puissance, la bonté aux subiects, que pendant qu’ils demeurent en eux, toutesfois aux autres effects subiects pour la similitude de la cause du buon genius; celle chaleur et puissance vaticinatrice s’approche de nous: comme il nous advient des rayons de Soleil, qui viennent iettant leur influence aux corps elementaires, et non elementaires.

Quant à nous qui sommes humains, ne pouvons rien de notre naturelle cognoissance et inclination d’engin, cognoitre des secets obstruses de Dieu le Createur.

Quia non est nostrum noscere tempora, nec momenta etc.

Combien qu’aussi de present peuvent advenir et estre personnages, que Dieu le Createur aye voulu reveler par imaginatives impressions, quelques secrets de l’advenir, accordez à l’astrologie iudicielle, comme du passé, que certaine puissance et volontaire faculté venoit par eux, comme flambe de feu apparoit, que luy inspirant on venoit à iuger les divines et humaines inspirations.

Car les oeuvres divines, que totament sont absolues, Dieu les vient parachever: la moyenne qui est au milieu les Anges : la troisiesme les mauvais.

Mais mon fils ie te parle icy un peu trop obstrusement: mais quant aux occultes vaticinations qu’on vient à recevoir par le subtil esprit du feu, qui quelquesfois par l’entendement agité contemplant le plus haut des astres, comme estant vigilant, mesmes qu’aux prononciations, estant surprins escrits prononçant sans craincte moins attainct d’invercande loquacité : mais quoy tout procedoit de la puissance divine du grand Dieu eternel de qui toute bonté procede.

Encores mon fils, que i’aye inseré le nom de Prophete, ie ne me veux attribuer tiltre de si haute sublimité pour le temps present : car qui Propheta dicitur hodie, olim vocabatur videns : car Prophete proprement mon fils, est celuy qui voit choses loingtaines de la cognoissance naturelle de toute creature.

Et cas advenant que le Prophete moyennant la parfaicte lumiere de la prophetie luy appaire manifestement des choses divines, comme humaines, que ce ne se peut faire, veu que les effects de la future prediction s’estendent loing.

Car les secrets de Dieu incomprehensibles, et la vertu effectrice contingent de longue estendue de la cognoissance naturelle, prenant leur plus prochain origine du liberal arbitre, faict apparoir les causes qui d’elles mesmes ne peuvent acquerir celle notice pour estre cogneues, ne par les humains augures, ne par autre cognoissance, ou vertu occulte, comprinse soubz la concavité du Ciel mesme, du faict present de la totale eternité, qui vient en soy embrasser tout le temps.

Mais moyennant quelque indivisible eternité, par comitiale agitation Hiraclienne, les causes par le celeste mouvement sont cogneues. Ie ne dis pas, mon fils, afin que bien l’entendez, que la cognoissance de ceste matiere ne se peut encores imprimer dans ton debile cerveau, que les causes futures bien loingtaines ne soient à la cognoissance de la creature raisonnable : si sont nonobstant bonnement la creature de l’ame intellectuelle des choses presentes loingtaines ne luy sont du tout ne trop occultes, ne trop reserees : mais la parfaicte des causes notices ne se peut acquerir sans celle divine inspiration : veu que toute inspiration prophetique reçoit prenant son principal principe mouvant de Dieu le Createur, puis de l’heur et de nature.

Parquoy estant les causes indifferentes indifferemment produictes, et non produictes, le presage partie advient, ou a esté predict.

Car l’entendement creé intellectuellement ne peut voir occultement, sinon par la voix faicte au lymbe, moyennant la exigue flamme en laquelle partie les causes futures se viendront à incliner.

Et aussi mon fils, ie te supplie que jamais tu ne vueilles employer ton entendement à telles resveries et vanitez qui seichent le corps et mettent à perdition l’ame, donnant trouble au foible sens : mesmes la vanité de la plus qu’execrable magie reprouvee iadis par les sacrees escritures, et par les divins canons, au chef duquel est exepté le iugement de l’Astrologie iudicielle : par laquelle et moyennant inspiration et revelation divine par continuelles supputations, avons nos propheties redigé par escrit.

Et combien que celle occulte Philosophie ne fusse réprouvée, n’ay oncques voulu presenter leurs effrenees persuasions, combien que plusieurs volumes qui ont esté cachez par longs siecles me sont esté manifestez. Mais doutant ce qui adviendroit, en ay faict apres la lecture present à Vulcain que cependant qu’il les venoit à devorer, la flamme leschant l’air rendoit une clarté insolite, plus claire que naturelle flamme, comme lumiere de feu de clytre fulgurant, illuminant subit la maison, comme si elle fut esté en subite conflagration.

Parquoy afin qu’à l’advenir ne fussiez abuzé, perscrutant la parfaicte transformation tant seline que solitaire, et soubz metaux incorruptibles, et aux ondes occultes, les ay en cendres convertis.

Mais quant au iugement qui se vient parachever, moyennant le jugement celeste, cela te veux le manifester : parquoy avoir cognoissance des causes futures, reiettant loing les phantastiques imaginations qui adviendront limitant la particularité des lieux par divine inspiration supernaturelle : accordant aux celestes figures, les lieux, et une partie du temps de proprieté occulte par vertu, puissance, et faculté divine, en presence de laquelle les trois temps sont comprins par eternité, revolution tenant à la cause passee, presente et future : quia omnia funt nuda et aperta, etc.

Parqoy, mon fils, tu peux facilement, nonobstant ton tendre cerveau, comprendre que les choses qui doivent advenir, se peuvent prophetizer par les nocturnes et celestes lumieres, qui sont naturelles, et par l’esprit de prophetie : non que ie me vueille attribuer nomination n’y effect prophetique, mais par revelee inspiration, comme homme mortel, esloigné non moins de sens au Ciel, que des pieds en terre. Possum non errare, falli, decipi, suis pecheur plus grand que nul de ce monde, subiet à toutes humaines afflictions.

Mais estant surprins par fois la sepmaine limphatiquant, et par longue calculation, rendant les estudes nocturnes de souaves odeur, i’ay composé Livres de propheties contenant chacun cent quatrains astronomiques de propheties, lesquelles i’ay un peu voulu rabouter obscurement : et sont perpetuelles vaticinations, pour d’icy à l’annee 3797.

Que possible fera retirer le front à quelques uns, en voyant si longue extension, par soubz toute la concavité de la Lune aura lieu et intelligence : et ce entendant universellement par toute la terre les causes mon fils.

Que si tu vis l’aage naturel et humain, tu verras devers ton climat, au propre Ciel de ta nativité, les futures adventures prevoir.

Combien que le seul Dieu eternel soit celuy seul qui cognoit l’eternité de sa lumiere, procedant de luy mesme, et ie dis franchement qu’a ceux à qui sa magnitude immense, qui est sans mesure et incomprehensible, a voulu par longue inspiration melancolique reveler, que moyennant icelle cause occulte manifestee divinemernt, principalement de deux causes principales, qui sont comprinses à l’entendement de celuy inspiré qui prophetise, l’unes est qui vient à infuser, esclaircissant la lumiere supernaturelle, au personnage qui predit par la doctrine des Astres, et prophetise par inspiree revelation, laquelle est une certaine participation de la divine eternité, moyennant laquelle le Prophete vient à iuger de cela que son divin esprit luy a donné par le moyen de Dieu le Crateur, et par une naturelle instigation : c’est à scavoir que ce que predit, est vray, et a prins son origine ethereement : et telle lumiere et flamme exigue est de toute efficace, et de telle altitude non moins que la naturelle clarté, et naturelle lumiere rend les Philosophes si asseurez, que moyennant les principes de la premiere cause ont attainct à plus profondes abysmes des plus hautes doctrines.

Mais à celle fin mon fils, que ie ne vague trop pronfondement pour la capacité future de ton sens, et aussi que ie treuve que les lettres feront si grande et incomparable iacture, que je treuve le monde avant l’universelle conflagration advenir tant de deluges et si hautes inundations, qu’il ne sera guiere terroir qui ne soit couvert d’eau : et sera par si longtemps, que hors mis enographies et topographies que le tout ne soit pery : aussi avant et apres telles inundations, en plusieurs contrees, les pluyes seront si exigues, et tombera du Ciel si grande abondance de feu et de pierre candantes, qui n’y demeurera rien qu’il ne soit consommé : et cecy advenir en brief, et avant la derniere conflagration : Car encores que la planete de Mars paracheve son siecle et à la fin de son dernier periode si le reprendra il : mais assemblez les uns en Aquarius par plusieurs annees, les autres en Cancer par plus longues et continues.

Et maintenant que sommes conduicts par la Lune, moyennant la totale puissance de Dieu eternel, qu’avant qu’elle aye paracheve son total circuit, le Soleil viendra, et puis Saturne.

Car selon les signes celestes, le regne de Saturne sera de retour, que le tout calculé, le monde s’approche, d’une anaragonique revolution : et que de present que cecy i’escrits avant cent septante sept ans trois mois unze iours par pestilence, longue famine, et guerres, et plus par les inondations le monde entre cy et ce terme prefix, avant et apres par plusieurs fois, sera si diminué, et si peu de monde sera, que l’on ne trouvera qui vueille prendre les champs, qui deviendront libres aussi longuement, qu’ils sont esté en servitude : et ce quant au visible iugement celeste, qu’encores que nous soyons au septiesme nombre de mille qui paracheve le tout, nous approchant du huictiesme, où est le firmament de la huictiesme sphere, qui est en dimension latitudinaire, où le grand Dieu eternel viendra parachever la revolution : où les images celestes retourneront à se mouvoir, et le mouvement superieur qui nous rend la terre stable et ferme, non inclinabitur in saeculum saeculi : hors mis que son vouloir sera accomply, mais non point autrement : combien que par ambigues opinions excedantes toutes raisons naturelles par songes Mahometiques, aussi aucunes fois Dieu le Createur par les ministres de ses messagiers de feu, en flamme missive, vient à proposer aux sens exterieurs, mesmement à nos yeux, les causes de future prediction, significatrices du cas futur qui se doit à celuy qui presage manifester.

Car le presage qui se faict de la lumiere exterieure vient infailliblement à iuger parties avecques, et moyennant le lume exterieur : combien vrayement que la partie qui semble avoir par l’oeil de l’entendement, ce qui n’est par la lesion du sens imaginatif, la raison est par trop evidente, le tout estre predict par afflation de divinité, et par le moyen de l’esprit Angelique inspire à l’homme prophetisant, rendant oinctes de vaticinations le venant à illuminer, luy esmouvant le devant de la phantasie par diverses nocturnes apparitions, que par diurne certitude prophetise par administration Astronomique, conioincte de la sanctissime future prediction, ne considerant ailleurs qu’au courage libre.

Viens à ceste heure entendre, mon fils, que ie trouve par mes revolutions, qui sont accordantes à revelee inspiration, que le mortel glaive s’approche de nous maintenant, par peste, guerre plus horrible qu’à vie de trois hommes n’a esté, et famine, lequel tombera en terre, et y retournera souvent : car les Astres s’accordent à la revolution, et aussi a dit : Visitabo in virga ferrea iniquitates eorum, et in verberibus percutiam eos, car la misericorde de Dieu ne sera point dispergee un temps, mon fils, que la pluspart de mes Propheties seront accomplies, et viendront estre par accomplissement revoluês.

Alors par plusieurs fois durant les sinistre tempestes.

Conteram ego, dira le seigneur, et consringam, et non miserebor, et mille autres adventures qui adviendront par eaux et continuelles pluyes, comme plus à plain i’ay redigé par escrit aux miennes autres Propheties qui sont composees tout au long, in soluta oratione, limitant les lieux, temps, et le terme prefix que les humains apres verront, cognoissant les adventures advenues infailliblement, comme avons noté par les autres, parlans plus clairement, nonobstant que soubz nuee seront comprinses les intelligences : sed quando submovenda erit ignorantia, le cas sera plus esclaircy.

Faisant fin, mon fils, pren donc ce don de ton pere Michel NOSTRADAMUS, esperant toy declarer une chacune Prophetie des quatrains cy mis. Priant au Dieu immortel, qu’il te vueille prester vie longue, en bonne et prospere felicité.

De Salon ce 1. De Mars 1555.

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le savoir des prophéties de Nostradamus MICHEL-HENRI
les prophéties de Nostradamus

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3 – LETTRE A CESAR : TRADUCTION

 

P R E F A C E

de

M. MICHEL NOSTRADAMUS

à ses prophéties.

A mon fils César NOSTRADAMUS

Vie et félicité

Ton avènement tardif, César NOSTREDAME mon fils, m’a fait mettre pendant longtemps par de continuelles veilles nocturnes pour te révéler par écrit et te le laisser en mémoire après l’extinction corporelle de ton progéniteur pour le commun profit des humains, à partir de ce que la divine essence à l’aide des mouvements astronomiques m’ont donné connaissance.

Et depuis qu’il a plu au Dieu immortel que tu ne sois pas né dans cette contrée et je ne veux pas te parler des années suivantes mais de tes mois de guerre pendant lesquels tu seras encore incapable de recevoir, à cause de ta faible compréhension, ce que je serai contraint de te laisser après ma mort. puisqu’il ne m’est pas possible de te laisser par écrit ce qui serait détruit par l’injustice de toutes ces époques car la parole héréditaire de la prédiction cachée sera enfermée dans mon estomac.

Considérant aussi que la fin des aventures humaines sont incertaines; et que le tout est régi et gouverné par la puissance inestimable de Dieu, nous inspirant non par ivresse ni par inspiration délirante, mais par des affirmations astronomiques.

Ils ont fait des prédictions grâce à la volonté divine et particulièrement par l’esprit de prophétie.

Depuis longtemps, plusieurs fois, j’ai prédit longtemps auparavant ce qui depuis est arrivé, dans des régions particulières attribuant que tout est fait par la vertu et l’inspiration divine, ainsi que d’autres aventures heureuses ou malheureuses rapidement et promptement annoncées et qui, depuis, sont arrivées sous diverses latitudes du monde : j’ai voulu taire et abandonner, à cause de l’injustice, mais pas seulement du temps présent mais aussi de la plus grande partie du futur, de mettre par écrit ce que seront les règnes, les sectes et les régions qui feront, au regard du présent et pour le respecter, des changements si diamétralement opposés que si je venais à rapporter ce que sera l’avenir de ceux du règne, des sectes, de la religion et de la foi qu’ils le trouveraient si mal accordé à leur oreille fantaisiste, qu’ils viendraient à condamner ce qui, dans les siècles à venir, on aura la connaissance de voir et d’apercevoir.

Considérant aussi la sentence du vrai Sauveur. Ne donnez pas aux chiens ce qui est sacré et ne jetez pas les perles aux cochons de peur qu’ils ne les foulent aux pieds et se retournent ensuite contre vous.

C’est la raison pour laquelle j’ai retiré ma langue devant le populaire et ma plume du papier, puis j’ai voulu faire plus de déclaration sur l’avènement du commun (communisme, démocratie, république), par des phrases cachées et d ‘énigmatiques sentences des causes futures, même les plus proches, et celles que j’ai aperçues quelque soit, dans l’humanité, le changement qui arrivera ne scandalisera pas leur fragilité auriculaire, et le tout ayant été écrit plus sous forme nébuleuse que dans la volonté de dévoiler toute la prophétie combien que cela a été caché aux savants et aux sages, aux puissants et aux rois, et révélé aux petits et aux humbles : et aux Prophètes, par le moyen de Dieu immortel et des bons Anges, qui ont reçu l’esprit de vaticination, par lequel ils voient les choses lointaines et peuvent prévoir les futurs événements : car rien ne peut s’accomplir sans lui et malgré une si grande puissance a la bonté de demeurer en eux, ils sont toutefois sujets aux autres effets de la cause semblable à celle du bon génie ; cette chaleur et puissance vaticinatrice s’approchent de nous : comme nous le ressentons avec les rayons du Soleil, qui viennent jeter leur influence aux corps élémentaires et non élémentaires.

Quant à nous qui sommes humains, nous ne pouvons rien par notre connaissance et notre inclination d’esprit, pour connaître les secrets cachés de Dieu le Créateur.

Parce qu’il ne nous appartient pas de connaître les temps, ni les moments etc.

A tel point que des personnages à venir peuvent être vus dès à présent, que Dieu le Créateur a voulu révéler, par des impressions imagées, quelques secrets de l’avenir, en accord avec l’astrologie judiciaire, comme ceux du passé, que certaine puissance et faculté volontaire leur était donnée, comme la flamme du feu apparaît, qui, en l’inspirant, lui permettait de juger les inspirations divines et humaines.

Car les œuvres divines, qui sont totalement absolues, Dieu vient les parachever : la moyenne qui est au milieu des Anges : la troisième les méchants.

Mais mon fils je te parle ici un peu trop confusément : mais quand aux vaticinations occultes que l’ont reçoit par le subtil esprit du feu, qui, quelque fois, excite la compréhension en contemplant le plus haut des astres, comme en état de veille, même les prononciations, étant surpris de publier des écrits sans crainte d’être atteint par une impudente loquacité : mais tout procède de la puissance divine du grand Dieu éternel de qui toute bonté procède.

Encore mon fils, que j’ai mis le nom de Prophète, je ne veux pas m’attribuer un titre aussi sublime pour le temps présent : car qui est dit prophète aujourd’hui, jadis était appelé voyant : car prophète à proprement parler, mon fils, est celui qui voit les choses lointaines par la connaissance naturelle de toute créature.

Et il peut arriver que le Prophète par le moyen de la parfaite lumière de la prophétie apparaisse de façon manifeste des choses divines comme humaines, ce qui ne peut pas se faire, vu que les effets de la future prédiction s’étendent loin dans le temps.

Car les secrets de Dieu sont incompréhensibles, et la vertu causale est contiguë de la longue étendue de la connaissance naturelle, prenant leur plus proche origine du libre arbitre, fait apparaître les causes qui d’elles- mêmes ne peuvent faire acquérir cette connaissance pour être révélées ni par les augures humains ni par tout autre connaissance, ou science occulte, comprise même sous la voûte céleste, du fait présent à la totale éternité qui embrasse la totalité du temps.

Mais moyennant quelque indivisible éternité, par une agitation épileptique du feu d’Héraclite, les causes sont connues par le mouvement céleste.

Je ne dis pas, mon fils, afin que tu le comprennes bien, que la connaissance de cette matière ne peut encore s’imprimer dans ton débile cerveau, que les causes futures bien lointaines ne soient accessibles à la toute créature raisonnable : si elles sont cependant portées à la connaissance de l’âme intellectuelle des choses présentes et lointaines ne lui sont ni trop cachées ni trop révélées : mais la parfaite connaissance de ces causes ne peut s’acquérir sans l’inspiration divine : vu que toute inspiration prophétique tire sa principale origine dynamique de Dieu le Créateur, puis de l’heure et de la nature.

Parce que les causes indifférentes sont produites et non produites indifféremment, le présage se réalise en partie, comme il a été prédit.

Car la compréhension créée intellectuellement ne peut voir de manière occulte, sinon par la voix issue du limbe moyennant la petite flamme dans laquelle en partie les causes futures viendront se dévoiler.

Et aussi mon fils, je te supplie de ne jamais employer ton entendement à de telles rêveries et vanités qui dessèchent le corps et mettent l’âme en perdition, troublant notre faible sens : même la vanité de la plus qu’exécrable magie réprouvée jadis par les écritures sacrées, et par les divins Canons, en tête duquel est excepté le jugement de l’Astrologie judiciaire : par laquelle et grâce à l’inspiration et la révélation divine par des supputations continuelles, nous avons rédigé par écrit nos prophéties.

Et de crainte que cette Philosophie occulte ne soit réprouvée, je n’ai jamais voulu présenter leurs terribles persuasions, craignant aussi pour plusieurs livres qui avaient été cachés pendant de nombreux siècles et qui m’ont été révélés.

Mais me doutant de ce qu’il en adviendrait, après leur lecture, j’en ai fait présent à Vulcain et pendant qu’il les dévorait, la flamme léchant l’air rendait une clarté insolite, plus claire qu’une flamme naturelle, comme la lumière d’un feu d’un cataclysme fulgurant, illuminant subitement la maison, comme si elle eût été subitement embrasée.

C’est pourquoi, afin que dans l’avenir vous ne soyez pas abusés, en recherchant intensément la parfaite transformation tant lunaire que solitaire, et sous les métaux les plus purs, et aux ondes occultes, je les ai réduits en cendres.

Mais quant au jugement qui vient se parachever avec l’aide du jugement céleste, je tiens à te le manifester : ainsi on peut avoir connaissance des causes futures, en rejetant au loin les imaginations fantasques et qui arriveront en se limitant à la particularité des noms de lieux, par la divine inspiration surnaturelle : en accordant aux figures célestes, les lieux et une partie du temps qui a une propriété occulte par une vertu, puissance et faculté divine, en présence de laquelle les trois temps sont compris dans l’éternité, la révolution est liée à la cause passée, présente et future : parce que tout est simple et manifeste, etc.

C’est pourquoi, mon fils, tu peux facilement, malgré ton immaturité, comprendre que les choses qui doivent arriver peuvent être prophétisées par les lumières nocturnes et célestes qui sont naturelles et par l’esprit de prophétie : non que je veuille m’attribuer le nom de prophète ni d’action prophétique, mais par une inspiration révélée, comme tout homme mortel dont les sens sont moins éloignés du Ciel que les pieds sur la terre.

Je ne peux pas me tromper, ni abuser, ni duper, je suis plus grand pécheur que nul autre en ce monde, sujet à toutes les afflictions humaines.

Mais étant surpris parfois dans la semaine comme si je délirais, et par un long calcul, rendant les études nocturnes d’odeur suave, j’ai composé des Livres de prophéties contenant chacun cent quatrains astrologiques que j’ai un peu voulu raboter obscurément : ce sont de perpétuelles vaticinations de maintenant à l’année 3797.

Il est possible que cela fasse retirer le front à quelques uns, en voyant un temps aussi long, ceci aura lieu et sera compris pendant toute la domination de la Lune : et les causes seront comprises universellement sur toute la terre mon fils.

Et si tu vis l’âge normal de l’homme, tu verras sous ton climat, au propre Ciel de ta nativité, les futures aventures prévues.

Car seul Dieu éternel connaît l’éternité de sa lumière qui procède de lui-même, et je dis franchement à ceux à qui sa grandeur incommensurable, immense et incompréhensible, a voulu par une longue inspiration mélancolique faire des révélations, qu’à l’aide de cette cause occulte manifestée divinement, il y a essentiellement deux causes principales, qui sont accessible à l’intelligence de l’inspiré qui prophétise, la première est celle qui vient infuser, éclairant la lumière surnaturelle, au personnage qui prédit par la science des Astres, et prophétise par la révélation inspirée, laquelle est une certaine participation de la divine éternité, à partir de laquelle le Prophète peut en juger par ce que son esprit divin lui a donné grâce à Dieu le Créateur, et par une naturelle investigation : ce qui est sûr c’est que ce qui est prédit est vrai, et à pris son origine dans l’éthérique : et une telle lumière et la petite flamme est ce qu’il y a de plus efficace, et une telle élévation ne l’est pas moins que la clarté naturelle et que la lumière naturelle qui rend les Philosophes si sûrs d’eux-mêmes qu’avec les principes de la première cause ils ont atteints les plus profonds abîmes avec les plus hautes doctrines.

Mais à cette fin mon fils, je n’ai pas besoin de divaguer trop profondément pour la capacité future de ta perception, et aussi que je trouve que les lettres feront de si grands et incomparables bavardages nuisibles, que je trouve que le monde aura avant la conflagration universelle tant de déluges et de si hautes inondations qu’il ne restera guère de terre qui ne soit couvert d’eau : et cela durera si longtemps que, hormis l’histoire et les pays, tout soit perdu : aussi avant et après de telles inondations dans plusieurs pays, les pluies seront si réduites et il tombera du Ciel une si grande abondance de feu et de projectiles brûlants qu’il ne restera rien qui ne soit consumé : et ceci s’accomplira brièvement avant la dernière conflagration : car encore que la planète Mars parachève son siècle et elle le tiendra sous son règne à la fin de la dernière période, s’il est encore possible : il y aura un amas en Verseau pour certaines planètes pendant plusieurs années tandis que les autres planètes les plus lentes seront en Cancer et dans les signes suivants.

Et maintenant que nous sommes conduits par la Lune, avec l’aide de la toute puissance de Dieu Eternel, qu’avant qu’elle ait parachevé son total circuit, le Soleil viendra, et ensuite Saturne.

Car selon les signes du Ciel, le règne de Saturne sera de retour, qu’après avoir tout calculé, le monde s’approche, d’une révolution qui détruira tout : et que depuis le moment présent où j’écris ceci et avant la dernière conflagration il se passera cent soixante-dix-sept ans trois mois et onze jours où il y aura la pestilence, une longue famine et des guerres, et davantage encore par les inondations entre maintenant et le terme fixé d’avance, avant et après l’humanité sera plusieurs fois si diminuées et il restera si peu de monde qu’on ne trouvera personne qui veuille cultiver les champs qui deviendront libres aussi longtemps qu’ils auront été en servitude : et ce, quant au visible jugement céleste, bien que nous soyons encore au septième millénaire qui parachève le tout, nous approchant du huitième, où est le firmament de la huitième sphère, qui est de dimension latitudinaire, où le grand Dieu éternel viendra parachever la révolution : où les images célestes reprendront leur mouvement, ainsi que le mouvement supérieur qui nous rend la terre stable et ferme, ne durera pas dans les siècles des siècles : hormis que sa volonté soit faite, et pas autrement : malgré les opinions ambiguës dépassant toutes raisons naturelles par les songes Mahométiques, aussi jamais Dieu le Créateur par le ministère de ses messagers de feu, par la flamme messagère, n’est venu proposer une vision qui touche les sens extérieurs et mêmes les yeux, les causes de la future prédiction, significatives du cas futur qui doit se manifester à celui qui présage.

Car le présage qui provient de la lumière extérieure permet de juger infailliblement en partie avec elle et moyennant la lumière extérieure : à tel point que la partie qui semble avoir le pouvoir visuel de compréhension ne peut pas l’être pas une lésion du sens imaginaire, la raison n’en est que trop évidente, le tout est prédit par le souffle divin, et par l’aide de l’esprit Angélique qui inspire l’homme qui prophétise, rendant des vaticinations sacrées et qui l’illuminent, lui enlevant toute fantaisie par diverses apparitions nocturnes autant que par une certitude diurne, il prophétise par l’Astronomie, jointe à la très sainte future prédiction en ne considérant d’ailleurs que son courage et sa liberté.

Viens à cette heure comprendre, mon fils, ce que j’ai trouvé dans mes révolutions qui sont en accord avec l’inspiration révélée, alors que le glaive mortel s ‘approche de nous maintenant, par la peste, par la guerre la plus horrible qui n’a jamais eu lieue à cause de trois hommes, et par la famine, ce glaive tombera sur la terre et y retournera souvent : car les Astres s’accordent à cette révolution, et aussi le Seigneur a dit : je les visiterai avec une verge de fer pour leurs iniquités et je les frapperai dans leurs paroles, car la miséricorde de Dieu ne sera point dispersée pendant un certain temps, mon fils jusqu’à ce que la plupart de mes prophéties soient accomplies, et que cet accomplissement soit total.

Alors plusieurs fois durant les sinistre tempêtes, moi, je les frapperai, dira le seigneur, et je les briserai et je n’aurai pas de miséricorde, et mille autres aventures qui arriveront les eaux et les pluies continuelles comme je l’ai plus complètement rédigé par écrit dans mes autres prophéties qui sont composées tout au long, dans un discours sans ordre, limitant les lieux, les temps, et le terme préfixé que les hommes verront ensuite, en connaissant les événements qui arriveront infailliblement, comme nous l’avons noté pour les autres,en parlant plus clairement, bien que sous forme voilés ils deviendront intelligibles : mais quand l’ignorance aura été dissipée, le cas sera alors plus clair.

Pour finir, mon fils, prends donc ce don de ton père Michel NOSTRADAMUS en espérant que tu fasses connaître chaque quatrain des prophéties mis ici. Priant le Dieu immortel qu’il veuille bien te prêter longue vie, en bonne et prospère félicité.

De Salon ce 1. de Mars 1555.

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révélation et prophétie des quatre saisons Nostradamus MICHEL-HENRI

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4 – LETTRE A CESAR : COMMENTAIRES

 

 

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LETTRE A CESAR

 

LIENS :

https://michelhenrinostradamuslaloydusoleil.fr/traduction-commentaires/

L’ALLEGORIE DE L’INONDATION DE LA MEUSE (1/2)

LA COVID-19

https://michelhenrinostradamuslaloydusoleil.fr/henri-second-lettre/

 

EN VOUS SOUHAITANT LONGUE VIE EN BONNE ET PROSPERE FELICITE.

 

MICHEL-HENRI.

 

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